LE SIÈCLE DE RUBENS - DEUXIÈME EDITION MUSÉES ROYAUX DES BEAUX-ARTS DE BELGIQUE BRUXELLES 15 octobre - 12 décembre 1965 Jacques Jordaens Jacques Jordaens est né a Anvers en 1593 et y est mort en 1678. La date précise de sa naissance n'est pas fixée elle est donnée comme le 19 mai 1593, sur le portrait de l'artiste gravé par P. de Jade et publié par J. Meyssens en 1649 (Rooses). Au registre des baptêmes de l'église Notre-Dame d'Anvers, de 1592-1606, son nom figure à la date du 20 mai 1593 (Génard). A l'âge de quatorze ans, en 1607, il est inscrit dans les registres de la corporation des artistes comme apprenti chez Adam van Noort (Rombouts-Lerius). Il est accepté en qualité de maitre en 1615; et, dans le registre d'inscription, son nom est suivi-de la spécification waterscilder, c'est-à-dire : peintre à la détrempe, peintre de cartons de tapisserie (Rombouts-Lerius). A cette époque, il fréquentait l'atelier libre fondé par van Dyck, où avec quelques compagnons, il s'exerçait à des méthodes différentes en peignant des bustes d'hommes dont plusieurs subsistent (van Puyvelde). 11 épouse en 1616 Catherine van Noort, la fille de son maitre (Génard), et à partir de 1618, celui-ci cohabite avec lui (Bushmann). Il eut trois enfants qui figurent souvent dans ses tableaux, dont leur âge aide à dater approximativement les dits tableaux. Elisabeth, baptisée le 26juin 1617, Jacques, le 2 juillet 1623 et Anne-Catherine, le 23 octobre 1629 (Génard). A l'âge de vingt-huit ans, il fut déjà choisi comme doyen de la corporation des artistes, mais il déclina cet honneur, qu'il dut finalement accepter (Rombouts-Lenius): Après avoir reçu l'héritage de ses parents en 1633 et s'être suffisamment enrichi, il fit, k 11 octobre 1639, l'acquisition d'une maison appelée Halle-de-Lierre et aussi Halle de Turnhout, dans la rue Haute, la fit démolir, et construisit une belle demeure, dont la façade arrière et celle de l'arrière-corps subsistent toujours. Pour orner les murs des diverses pièces de cette demeure, il peignit une série des douze Apôtres, une Suzanne et les vieillards, et pour décorer les plafonds, Les signes du Zodiaque et divers sujets mythologiques (van den Branden). Cet artiste mena une vie régulière et active. En 1635, il travailla, comme quantité d'autres artistes, à la décoration des arcs de triomphe et des théâtres, devant décorer les rues et places publiques de la ville à l'occasion de la Joyeuse Entrée du gouverneur-général, l'archiduc Ferdinand. Il fit à cette occasion des tableaux décoratifs d'après les esquisses de Rubens. En collaboration avec Corneille de Vos il exécuta les tableaux devant orner l'arc de triomphe de la rue des Tanneurs; avec Jan Cossiers, il fit des travaux supplémentaires au théâtre érigé près de l'église Saint-Georges, et à celui du Marché au Lait (Génard). Après la réception du prince, Jordaens dut restaurer quelques tableaux de ces décorations passagères qui furent offerts a l'archiduc. Plus tard, Rubens confia aussi à Jordaens l'exécution, d'après ses esquives, de tableaux destinés à la Torre de la Parada, qui firent achevés en 1637-1638 (van Puyvelde). A partir de la mort de Rubens en 1640, Jordaens fut à l'affût de commandes de décoration de grande envergure, il est en rapports avec Balthasar Gerbier pour la décoration du palais de Greenwich (van Puyvelde). Le 21 avril 1648, l'artiste conclut un contrat en vue de l'exécution de trente-cinq tableaux décoratifs pour la reine Christine de Suède (Oud-Holland). En 1651-1652, il produit un tableau immense, Le triomphe de Frédéric-Henri, et quelques autres tableaux pour la décoration de la salle de réception de la maison au Bois, de La Haye. A l'encontre de ce que fit Ruben:, Jordaens s'adjoignit à cette époque plusieurs jeunes peintres, dont nous retrouvons les noms, mais dont aucun n'eut une carrière laissant une trace. Il alla même, dans le contrat pour les tableaux à exécuter en un an pour Christine de Suède, jusqu'à accepter de laisser peindre des tableaux par d'autres, de les retoucher et de les signer. Vers la fin de sa vie, l'artiste devint un adepte fervent du protestantisme. Mais jusqu'en 1655, on continua a lui passer des commandes pour les églises catholiques. L'artiste travailla jusqu'à l'extrême fin de sa vie. Les tableaux, qu'il offrit le 14 août 1665 a la corporation des artistes et qui sont conservés au musée d'Anvers, sont très faibles. Par contre, le tableau, daté de 1663, Le Christ parmi les docteurs, de Mayence, est une oeuvre de valeur. Le 5 juin 1677, Constantin Huygens, secrétaire de la princesse Amélie de Solms, écrit dans son journal (Gessler) qu'il a rendu visite à Jordaens et l'a trouvé dans un fauteuil dans lequel on le transportait et que son esprit n'était plus très clair. L'artiste s'éteignit le 18 octobre 1678 (Génard.). Bibl. : M. Rooses, Jordaens, 1906, p.2. - P. Génard, in : Messager des Sciences historiques, XX, 1852, p. 210. - Rombouts-Lerius, I, p. 443. - Idem, I, p. 521. - L. van Puyvelde, van Dyck, 2 éd., Bruxelles-Paris 1959, p. 22. - P. Génard, o.c., p. 212.-P. Buschmann, Jordaens, Anvers 1905, pp. 35-36. - P. Génard, o.c., pp. 58, 60. - P. Génard, in: Antwerpsch Archievenblad, VI, pp. 410-411. - Rombouts-Lerius, o.c., if, p. 348. - F. J. Van den Branden, II, p. 350. - P. Génard, o.c., p. 410. - L. van Puyvelde Les Esquisses de Rubens, 2 éd., 851e 1948, pp. 40-43. - L. mm Puyvelde, Jordaens, o.c., p. 10. - OudHolland, XXIV, 1906, p. 179. -J.Gessler,in: Rev.belge d'arch. et d'hist. de l'art, III,1933, p.106.P.Génard,o.cp.221. Lv.P. |