D'UNE NOCE HUIT ÉPOUX
«A Brandeville une fête de famille vraiment attendrissante.
Un
honnête particulier de cette commune ayant 10 enfants en mariait
quatre à la fois le dit jour 21 janvier 1806. Cette quadruple
union a rassemblé chez ce respectable père plus de 200
parents qui se sont livrés à la joie la plus pure en
faisant les vœux pour le bonheur des 8 jeunes époux.
D'après l'ecclésiastique qui a donné la
bénédiction nuptiale aux jeunes époux et qui en
qualité de parent et parrain de l'un d'eux à
assisté aux noces, nous écris qu'après le repas
pantagruélique à été plus long et plus
splendide. Cette noce a duré trois jours avec une abondance de
régal et de gaîté telle qu'il est rare d'en voir
une pareille. On a servi sous divers assaisonnements les pièces
d'un boeuf - 3 porc - 11 veaux - 5 lièvres - 24 poulardes etc…
La consommation de pain a été de 500 kg - 10 hectolitres
de vin.
On se demandera comment les estomacs ont pu supporter une telle
abondance en apprenant qu'il n'est rien resté.
L'étonnement cessera quand nous aurons dit que tous les
indigents de la commune de 240 feux ont participés à
cette fête patriarchale. 4 belles tables étaient
dressées dans deux vastes salles, mais il parait que l'objet de
l'assemblée fut de célébrer l'union des sexes,
qu'on les sépara dans le repas, puisqu'on nous instruit que la
salle des hommes était décorée de tableaux de
prix.»
Le Narrateur de la Meuse N°123 31 janvier 1806.
UNE GRANDE B0UFFE A BRANDEVILLE EN 1850
Pour dérider mon lecteur et le faire rire un tantinet je lui
propose de me lire jusqu'au bout. Je lui livre ce récit que je
découvre dans le journal" Le Franc parleur de la Meuse" à
la date du 10 mai 1850. Je n'en corrige rien: il découvrira
simplement que déjà à cette époque on
faisait un dieu, de son ventre…!
Il vient de se passer à Brandeville, un fait unique
dans les annales conjugales, un évènement gastronomique,
dont l'art culinaire n'a pas d'exemple, car, jamais, de mémoire
d'homme, on a tant sacrifie au dieu de l'hyménée. Une
famille, (sans doute une de celles qui ne connait la misère que
de nom) a donné tout récemment et à l'occasion
d'un mariage, un repas conjugal, digne d'un autre âge, repas
monstre, capable de rassasier un régiment d'infanterie
après une charge vigoureuse sur les bédouins, repas
auquel Gargantua, de gloutonne-mémoire, rêva toute sa vie.
Durant cinq jours et cinq nuits, huit femmes furent occupées,
les unes à pâtisser les autres à briocher, celles -
ci à faire du pain, celles-là à activer d'une main
vigilante le feu du four. Trois quintaux de farine purent à
peine
satisfaire à de si grandioses provisions.
Trois veaux et un boeuf furent massacrés ;
soixante oies, quatorze dindons, cinquante-quatre poules ou chapons,
furent inhumainement décapités. Quarante-sept lapins
furent assommés. Ajoutez à ces provisions vingt-trois
jambons et quarante-six livres de saucisses, et vous aurez la mesure
des comestibles anéantis dans d'espace de trois jours.
Or, combien de convives pour un repas si colossal?
Devinez? Je vous la donne en mille.... Deux cent trente-six furent
invités, nais deux cent trente-trois seulement
répondirent à l'invitation, et aucun ne fit la sourde
oreille au son du tambour de l'appariteur communal qui, pendant les
trois jours de fête, fut chargé battre le rappel dans les
rues au moment des repas
Le tout, boeuf, veaux, oies, dindons, poules et
chapons, lapins, jambons et saucisses, y compris les trois quintaux de
farine convertis en brioches, en pain ou en pâtisseries: le tout,
dis- je fut arrose de trois modestes pièces de vin de pays,
augmentées du vin d'extra et de la fine goutte de
l'étrier.
Dieu de dieu, quelle consommation! C'est à
faire trembler les mâchoires. Ah, si chacune de celles des
convives avait été garnie d'un chapelet de grelots,
c'eût été, à coup sûr, le chapeau
chinois le plus gigantesque que l'on n’eût jamais vu! Le son
qu'il eût rendu, eût agité l'air avec plus de force
que la sonnerie entière du Vatican....
Le Franc Parleur de la Meuse — 10 mai 1850
Contrat de mariage de Robert Lacour et Elisabeth Le Hurau (orthographe
d'origine).
Ce jour dix sept septembre mil huit cent neuf fut présent en
personne Robert Lacour fils de Nicolas Lacour et de défunt
Françoise Philippe, garçon à marié,
assisté dudit Nicolas Lacour son père et Arnou Philippe
son grand père maternelle et de Jean Le Hureau son Oncle, Jean
Baptiste Maréchal et Charles Andeux, tous oncles maternelles et
Robert Michelle son parin, les parties tous dénommées
demeurant à Brandeville et Ecurey; et Élisabeth le Hurau
fille majeure de Jean Baptiste le Hurau son père et de
défunt Claudette Jupin ces père et mère dancelle
Philippe son oncle et son parin et Louis Gérard son oncle et
Jean François Hucbourg et Jean Baptiste Michel, tous ses cousins
germains.
Lesquels parties ont promis de se prendre en mariage dans quarante
jours ou plutôt sy Dieu et notre mère la Sainte
Église le permet et y consent, après l'acte civil, le
mariage consumé, les futurs conjoints seront un et communen tout
leur bien meuble et immeuble et acquet qu'il ferant pendant et constant
leur mariage, et , pour y parvenir, il a été convenu
entre les parties que le dit Nicolas Lacour père apromis de
doné tous les biens qu'il tient en usufruit venant de
défunt françoise Philippe sa mère qu'il a
été donné par contrat ce mariage scavoir les
meubles :
- un lit de plume deux orilieux de plume une couverture de laine
- un bois de lit bois de chêne
- trois paire de drap, une douzaine de serviette deux taies d'orilieux
- 2 ésumain six plat détaint six assiette six cuiller une
salier le tout étaint
- un coffre avec sa ferur bois de chenne une table
- un pot un chaudron de ferre de fonde une cuiller une sellet et une
sapinette
- une paire de chenet et six fourchet
- quatre tonneau deux sapin deux chesse une cuve avec son chantier
- une vache deux brebis un quartier de lard pesant vingt livres
- six carelet de bled deux dorge une pièce de vin deux sac de
toille
Et de la part dudit le Hurau père à la ditte future,
donne pour avance de mariage la héritage qui suive scavoir :
- dix verges de vigne au bon noyie
- huit verge au Haulé
- royer Jean hausard six verge au Mader
- royer Nicolas Gillet six verge au beau regard rover Sébastien
Collin
Les prées :
- cinquante verge de prée à la haie adam
- royer la veuve de veu sept verge en nature de chennevière
- royer Marguerite Brochet
Les meubles :
- un lit de plume deux orilieux de plume
- une habillement de lit trois paire de drap
- une douzaine de serviette deux taies d'orilieux deux sac de toille
- deux essumain quatre nappe
- sept plat six assiettes sic cuillier deux sallier une choppine
le tout étaint
- un pot un chaudron une paire de chenet le tout fer de fonde
- une poille à fritte une cramaille six fourchet
- une pelle à feu une crouil trois tonnau deux sapin
- un seieau avec sa ferrure et une seuillet deux chesses
- une vache, deux bette à laine
- un quartier de lard pesant vingt livres
- six cartes de bled deux dorge une pièce de vin
- une table
en outre laditte future épouse apporte à laditte
communauté la somme de sept cent livres tournois provenant de sa
propre
et le dit futur époux a promis de donner à laditte future
épouse une habir noire une bague dor pour le jour de leur
épousaille et le tablie et un mouchoir et la coiffure; et le cas
arrivant de la dissolution dudit mariage avant lan révolu chacun
reprendra ses apports lesquels seront spécifiés cy dessus
et après lan révolu les parties se conformeront au loy
établi par le gouvernemebt en foi de quoi les dits parties ont
signé au dit Brandeville les jours mois et an cy dessus que
d'autre part le présent fait doubler a lexception de la ditte
future épouse qui na pas lusage décrire.
suivent les signature dont celle d'«arnould philippe agée
de 80 an dix mois»
Robert LACOUR est né le
7 novembre 1789 il est décédé le 18 janvier
1876, Élisabeth LACOUR est née en 1787, ils se sont
marié le 1er octobre 1809