Sur Jean d'Allamont

http://www.romanticagony.com/html/catalogus.asp?rub=ob7&page=4 (cache google)
1014.  [France] -  [WAHA-BAILLONVILLE, Guillaume de, S.J.] -  Le fidelle et vaillant govverneur représenté dans l'histoire de la vie et de la mort de messire Iean d'Allamont seignevr dvdit liev, et de Malandry, baron de Bvsy, &c. (...) Dedié à sa mémoire par un fidelle patriot luxembourgeois. Seconde édition.  Liège,  Guill. Henry Streel,  1668,  in-12, veau blond postérieur (coins lég. émoussés), plats fil. et ornés dorés, dos lisse à compartiments fleuronnés dorés (mors part. fendus, coiffe sup. lég. défectueuse), étiq. de cuir rouge, tr. jaspées, [46-2 bl.]-268-[7-1 bl.] pp. Bon ex.

Euro 250/400

2e édition (1ère en 1658) donnée par Thomas des Hayons qui signe la dédicace à Eugène Albert d'Allamont, évêque de Gand et chanoine de la cathédrale St-Lambert à Liège, frère de Jean d'Allamont qui mourut en défendant la citadelle de Montmédy assiégée par les Français entre juin et août 1657. Illustr. gravée sur cuivre : plan dépl. de Montmédy , 2 planches dépl. de blasons, 3 portraits à pleine page gravés par Natalis (le dédicataire, Jean d'Allamont et sa mère) et 1 planche d'armoiries à pleine page. Mention ms. datée 1852 sur la garde blanche, soulignant la rareté de cette édition que même Van Hulthem ne possédait pas; quant à la 1ère édition, elle fut partiellement détruite dans un incendie en 1665. Ex-libris armorié Merlin d'Estreux de Beaugrenier . Ref. de la Cour p. 416. de Theux 254. De Backer-Sommervogel VIII-942-2.


Portrait de Jean d'Allamont (1657), par Michel Natalis

Jean d'Allamont

Burin
18,2 x 13,6 cm
Signé
Daté 1657
Legs Wittert (1903)
Inventaire n° 1530


1610 : le 10 octobre, naissance à Liège de Michel Natalis. Son père, Jérôme Noël (Natalis, en latin) était graveur de coins à la Monnaie de Liège, de 1614 à 1633, sous le règne du prince-évêque Ferdinand de Bavière.
1633 : part pour Rome, où il fait la connaissance de Joachim Sandrart. Introduit par Sandrart chez le prince Justiniani, Natalis grave les statues de la Galleria Giustiniana. La publication des planches de la Galleria Giustiniana est dirigée par Sandrart, qui confie l'exécution des planches à différents graveurs, dont Pieter de Bailliu, Claude Mellan, Corneille Bloemaert et Théodore Matham.
1639 : rentre à Liège; il épouse Marie Facoumont.
1640-1642 : travaille à Anvers, où il grave d'après les dessins d'Abraham van Diepenbeeck (1596/1599 - 1675) et est en relation avec l'éditeur Martin van den Enden.
1647 : travaille à Paris; Sébastien Bourdon lui confie la gravure de sa Sainte Famille.
1648 : retour à Liège, il est nommé graveur officiel du prince-évêque de Liège Maximilien-Henri de Bavière.
1653 : réalisation du Buste de saint Lambert; il reçoit le titre de graveur de son Altesse Electorale, le prince-évêque de Liège Maximilien-Henri de Bavière (1650 - 1688).
1658 : grave à Francfort le portrait de l'empereur Léopold Ier, à l'occasion de son couronnement.
1661 : séjour à Paris, où il rejoint son compatriote Jean Valdor. Il grave notamment des tableaux de Poussin.
1668 : Louis XIV lui fait offrir une pension et un logement au Louvre, avec le titre de premier graveur. Natalis Meurt avant de quitter Liège pour Paris, le 3 septembre 1668.

Michel Natalis a gravé d'après

BOURDON Sébastien (1616-1671)
CARRACCI Annibale (1560-1609)
DIEPENBEECK Abraham Jansz van (1596-1675)
DOUFFET Gérard (1594-1660)
DUBORDIEU Pieter (1609-p.1678)
DYCK Anthonie van (1599-1641)
FLEMAL Bertholet (1614-1675)
LANFRANCO Giovanni (1582-1647)
PAPE Josse de (act.1629-1646)
POUSSIN Nicolas (1594-1665)
QUELLINUS Erasmus II (1607-1678)
Raffaello Sanzio (1483-1520)
ROMANELLI Giovanni-Francesco (1610-1662)
RUBENS Peter Paul (1577-1640)
RUGGIERI Giovanni Battista (1606-1640)
SACCHI Andréa (1599-1661)
SANDRART Joachim von (1606-1688)
SPIERINCKS Karel Philips (1609-1639)
Tiziano Vecellio, le Titien (c.1488-1576)
Les planches de Michel Natalis ont été éditées par (liste partielle) :

à Anvers

Abraham DIEPENBEECK
Cornelis GALLE
Martin VANDEN ENDE

à Liège

Matthieu HOVIUS
Jean TOURNAY

à Paris

Pierre MARIETTE

Portrait de Eugène d'Allamont (II) (1666), par Michel Natalis

Eugène d'Allamont
Burin
37,9 x 28,7 cm
Signé
Daté 1666
Inventaire n° 1247


Entre les symboles dont les anciens se sont servis pour nous figurer la noblesse, les Romains l'ont ingénieusement représentée par un croissant3. En effet, la noblesse est une de ces choses qui doivent toujours prendre des nouveaux accroissements de lumière par la nécessité qu'elle a de croître toujours en vertu. Aussi ce demi-cercle lumineux est le symbole que la maison d'Allamont s'est voulu rendre propre, le portant dans ses armes afin d'ajouter à l'obligation générale de toute la noblesse un motif particulier de perfectionner de plus en plus son croissant par l'éclat de ses belles actions. Or, afin que le monde connaisse avec combien de réputation elle s'est acquittée jusqu'à présent de ce devoir et combien glorieusement elle a augmenté de nos jours le lustre de son antiquité, je me servirai du témoignage d'un grand roi4 tiré de la patente du comte de Brandeville, Théodore d'Allamont, oncle paternel de notre généreux défunt, de laquelle j'ai cru devoir vous donner ici la lecture pour appuyer ce que j'ai dit de la splendeur et des accroissements de cette illustre maison.

    "Patente d'érection de la terre de Brandeville en comté pour messire Théodore d'Allamont.

    Philippe de par la grâce de Dieu roi, etc.

    A tous présents et à venir, savoir faisons que comme aux rois et princes souverains desquels tous états et degrés de noblesse, prééminence et seigneurie dépendent, convient et appartient d'élever et décorer d'honneur, titres et prérogatives ceux qui par continuels exercices, expériences de notables vertus, faits et services, ils connaissent l'avoir mérité et en être dignes et capables, afin de tant plus les mouvoir, induire et obliger à y persévérer de bien en mieux et inciter et attirer d'autres, même leurs successeurs, à les inviter et ensuivre et les aiguillonner non seulement pour atteindre à la bonne renommée et réputation d'iceux mais aussi au plus haut degré et comble de vertu pour l'avancement du public.
    Et nous ayant été fait rapport des bons et signalés services que nous a rendus notre cher et féal messire Théodore d'Allamont, chevalier, seigneur de Brandeville et Vaux5, justicier des nobles de notre pays, duché de Luxembourg et comté de Chiny, prévôt de Bastogne et Marche, et que la famille de laquelle il descend aurait de temps immémorial été illustre et d'ancienne chevalerie militaire et que passé quelques siècles, Pierson d'Allamont6, chevalier, aurait épousé demoiselle Philippe du Chaufour, héritière de Didier du Chaufour, chevalier, seigneur du dit Chaufour et de Malandry, personnage de grand pouvoir en ce temps-là, qui pour ses intérêts particuliers aurait fait la guerre à ceux de la cité de Metz et que dès lors, les dites seigneuries seraient demeurées à la dite famille d'Allamont, ayant celle de Malandry longtemps auparavant appartenu à Jehenne de Malandry et les sujets d'icelle de tout temps (comme ils font encore à présent) de nuit et de jour, aussi bien en temps de paix qu'en temps de guerre, fait la garde à la porte du château du dit Malandry. Et ceux de la dite famille d'Allamont auraient de suite fait plusieurs illustres alliances et que tous les prédécesseurs auraient de suite servi à notre très auguste maison d'Autriche.
    Pareillement, messire Antoine d'Allamont, son aïeul, lequel en l'année 1532 a été capitaine de 500 hommes de pied et défendu la ville de Virton contre les Français jusqu'à ce que par force d'armes, il aurait été contraint de se rendre à discrétion de l'ennemi duquel il serait demeuré prisonnier 17 mois, ayant été délivré par ordre de la reine Marie de Hongrie, lors gouvernante de nos Pays-Bas. Il aurait été pourvu du gouvernement de Montmédy par le roi Philippe II de glorieuse mémoire et par après, de maréchal de camp de l'armée qui entra en France sous la conduite du comte de Mansfeld7 et aurait par ordre de don Jean d'Autriche levé un régiment d'infanterie wallonne au dit pays de Luxembourg.
    Et messire Jean d'Allamont, son père, lequel, ayant commencé à servir dès l'an 1566, se serait trouvé au siège de Valenciennes8 au secours de France sous la charge du comte d'Aremberg, en la bataille de Frise renommée par la mort du dit comte et du comte Adolphe de Nassau, chef de l'une et l'autre armées, en la bataille de Moncontour, au siège et prise de la ville de Mons, en la déroute des ennemis pendant le dit siège, appelé des Tout-Nods et en une autre déroute du prince d'Orange au même siège et en la prise de la ville de Zutsen.
    Et ayant, en considération des dits services, été pourvu du gouvernement de Montmédy au temps des plus grands troubles9 de nos Pays-Bas lorsqu'à faute de ponctuel paiement, les soldats se rendaient maîtres et livraient leur gouverneur à l'ennemi, le dit messire Jean d'Allamont aurait trouvé moyen de donner une paye à ceux de la garnison de la dite ville de Montmédy qui, moyennant, seraient restés fidèles.
    Et, étant arrivé en nos Pas-Bas le susdit Jean d'Autriche, le dit messire Jean d'Allamont aurait par son ordre traité avec le comte de Chomberg, maréchal de camp des reîtres licenciés de France et en tiré 700010 pour notre service, lesquels avec deux compagnies d'hommes d'armes et quatre d'infanterie, y jointe la noblesse de notre duché de Luxembourg et comté de Chiny, auraient été les premières troupes dont le dit Jean d'Autriche se serait servi pour réduire les provinces rebelles de nos Pays-Bas à notre couronne et que peu après, icelui messire Jean d'Allamont aurait, par commission du dit Jean d'Autriche, traité et conclu avec les Etats des provinces rebelles une cession d'armes et levé une grosse somme d'argent en la ville d'Anvers pour notre service, ayant en la dite commission aventuré sa vie et occasionné les bons succès11 qu'eurent nos armes sous la conduite de don Juan d'Autriche.
    Et qu'à l'imitation de ses prédécesseurs, le dit messire Théodore d'Allamont nous aurait servi plus de 40 ans, ayant dès l'âge de 14 ans porté les armes jusques à ce qu'ayant le comte de Bouquoy été déclaré général de l'empereur et levé un secours des gens de guerre de nos dits Pays-Bas par ordre de notre bon oncle, l'archiduc Albert, icelui aurait donné au dit messire Théodore d'Allamont une compagnie au régiment du dit comte avec laquelle il aurait servi 5 ans en Bohême12 en plusieurs rencontres, batailles, prises et sièges de villes, principalement en la retraite du pont de Vienne en Autriche où il aurait maintenu la demi-lune qui était devant le dit pont, aux sièges de Gratz, Rosenberg, Frise, Pragaditz, les deux dernières ayant été remportées d'assaut, auxquels il se serait fait paraître des premiers.
    Après, il serait entré en garnison de la ville de Melck, laquelle ayant été assiégée par l'ennemi, y commandant le dit Théodore d'Allamont à la garnison de 400 hommes seulement, il aurait soutenu le dit siège par l'espace de six semaines, résisté à plusieurs assauts et enfin obligé l'ennemi à le lever au grand contentement de l'empereur pour être icelle ville de conséquence à cause du passage du Danube.
    Qu'en la fameuse bataille de Prague, il aurait eu l'honneur de mener l'avant-garde sous son commandement et l'escadron volant des enfants perdus et poursuivant sa pointe jusqu'à la fin de la bataille, commençant et continuant l'escarmouche, emportant une demi-lune avec trois pièces de canon, il se serait trouvé des premiers devant les portes de la dite ville de Prague. Et après, serait entré avec le secours dedans la ville de Presbourg assiégée et soi trouvé au combat opiniâtré devant la dite ville qu'il contraignit l'ennemi de lever le siège avec grande perte de gens de part et d'autre.
    Et étant le dit messire Théodore d'Allamont retourné d'Allemagne, se serait trouvé au siège de Breda13, commandant à cinq compagnies du régiment du prince de Chimay et trois autres du régiment du marquis de Brandenbourg avec poste particulier au quartier de Tershaide qu'il aurait défendu contre les attaques des ennemis et, la dite ville étant rendue, il aurait eu ordre de se joindre avec les susdites compagnies au gouverneur de Wesel pour l'exécution de certaine entreprise, laquelle n'ayant eu effet à cause de la mort du dit gouverneur causée d'un coup de canon en allant reconnaître, le dit messire Théodore d'Allamont aurait reçu ordre de commander toutes ces troupes destinées à la dite entreprise, composées du régiment du duc de Nieubourg, des dites cinq compagnies, de trois du marquis de Brandenbourg et de quatre compagnies de cavalerie et quatre pièces de canons avec train, attirail et munition de vivres, avec ordre de les ramener en garnison, comme il aurait fait, nonobstant que les ennemis l'étaient côtoyant avec une armée plus puissante.
    En considération desquels services il aurait après la mort de son frère, capitaine de cavalerie et prévôt de Bastogne et Marche, été pourvu de la dite charge de prévôt. Depuis, aurait suivi14 le comte d'Emden envoyé avec une armée au Palatinat au secours de Frankendael et pour la récupération d'autres places occupées par les Suédois, s'étant signalé à celle de Spire.
    Que son frère aîné, messire Jean d'Allamont, seigneur du dit lieu de Malandry, nous aurait semblablement servi de longues années tant en campagne qu'en gouvernement de la dite ville de Montmédy, laquelle il aurait conservée et défendue contre les entreprises des ennemis. Et qu'un autre frère, messire Louis d'Allamont serait aussi décédé capitaine en notre service.
    Pour ce est-il que nous, les choses susdites considérées et ayant égard favorable à l'ancienne extraction, loyauté, valeur, fidélité et autres bonnes qualités du dit messire Théodore d'Allamont, ensemble aux dits services, voulant à cette cause l'élever, accroître et décorer des plus grands honneurs, droits, prérogatives et prééminences, avons icelui messire Théodore d'Allamont de notre certaine science, grâce, libéralité, pleine puissance et autorité souveraine, fait et créé, faisons et créons comte par ces présentes et sa terre de Brandeville consistante en haute, moyenne et basse justice, située en notre pays et duché de Luxembourg, et érigeons par ces présentes en dignité, titre et prééminence de comté avec ses appartenances et dépendances, hauteurs, juridictions et revenus y appartenant au dit messire Théodore d'Allamont et ce que lui et ses successeurs y pourront ajouter, unir et incorporer à l'avenir.[...]
    Donné en notre ville de Madrid, royaume de Castille, l'onzième jour du mois de décembre, l'an de grâce 1652. [...]"


5. Brandeville est situé près de Damvillers et l'ancienne cense de Vaux se trouvait entre Fresnois et Montmédy comme on le voit sur la carte et comme en témoigne encore aujourd'hui la ferme de Vaux.

6. Allamont se situe près de Briey en Meurthe-et-Moselle tandis que Malandry est proche de Carignan dans les Ardennes. Chaufour se trouvait à proximité de l'actuel village de Quincy-Landzécourt en Meuse. Philippe IV rappelle plus loin que, s'il est roi d'Espagne, il n'en descend pas moins des Habsbourg d'Autriche.

7. Il s'agit de Pierre-Ernest de Mansfeld qui fut gouverneur de Luxembourg de 1545 à sa mort en 1604. Au service de Charles-Quint, il "entra en France" en 1552 où il s'empara de Stenay, traversa la Meuse, bombarda Villefranche, brûla Montfaucon en représailles contre Henri II qui venait d'occuper Verdun et Damvillers (cf Mgr Aimond Histoire de Dun).

8. L'auteur est très au fait de l'histoire de cette époque qu'il déroule dans l'ordre chronologique exact : Valenciennes, fief calviniste, se rend le 24 mars 1567 à Noircames envoyé par le duc de Parme, à Heiligerlée en Frise se déroule le 23 mai 1568 une bataille où périssent effectivement le comte d'Arenberg pour les Espagnols et Adolphe de Nassau du côté calviniste (toutefois le chef de l'armée est Louis de Nassau, son frère, et non Adolphe), à Moncontour en 1569, le futur Henri III, duc d'Anjou, vainc l'armée protestante de Coligny, Mons est investi en juillet 1572 par les troupes du duc d'Albe qui en chasse l'armée de Louis de Nassau, enfin Zutphen (et non Zutsen), ville de Gueldre, est prise par Don Fabrique, fils du même duc d'Albe, le 12 novembre de la même année.

9. Les "grands troubles" font allusion au climat quasi insurrectionnel né de la politique très autoritaire au plan administratif (impôts) et au plan religieux (persécution des calvinistes) des Espagnols dans les Pays-Bas, notamment en la personne du duc d'Albe, gouverneur pour Philippe II de 1567 à 1573 qui créera précisément un "Conseil des troubles", véritable tribunal d'exception, organe essentiel de la répression.

10. Schomberg (1540-1599) servit Henri III et Henri IV et commanda effectivement des troupes de reîtres levées en Allemagne. Le chiffre de 7000 mercenaires négociés par Jean III d'Allamont paraît excessif sachant que Mansfeld lui-même, gouverneur de la province de Luxembourg, ramènera de Lorraine seulement 5000 hommes de renfort. Pour preuve que Jean III d'Allamont a bien négocié avec les "Etats des provinces", de Waha publie en annexe la lettre par laquelle Juan d'Autriche bloqué à Luxembourg négocie avec les Etats siégeant à Bruxelles afin d'obtenir un cessez-le-feu préliminaire à de véritables négociations, promettant de libérer les Pas-Bas de la soldatesque espagnole odieuse à la population.

    Tout ce passage confirme en tout cas la tradition de fidélité du Luxembourg au catholicisme et à l'Espagne.

11. L'auteur exagère certainement et déforme l'histoire au bénéfice du pouvoir espagnol : les "bons succès" se réduiront à une seule victoire très peu décisive à Gembloux. Pour le reste, don Juan d'Autriche, l'illustre vainqueur de Lépante, ne réussira nullement à "réduire les provinces rebelles", attendant en vain des renforts de son frère Philippe II et se résignant à signer l'Edit perpétuel de Marche-en-Famenne par lequel il acceptera le principe du retrait des troupes espagnoles hors des Pays-Bas.

12. Allusions dans tout le passage qui suit à différents épisodes de la guerre de Trente Ans à ses débuts où les troupes catholiques eurent la suprématie, notamment à la bataille de la Montagne Blanche, appelée ici bataille de Prague, en 1620. L'archiduc Albert régna sur les Pays-Bas de 1598 à 1621, date de sa mort.

13. Breda fut pris par le général espagnol Spinola en 1625 quelques jours après la mort de Maurice de Nassau.

14. Autres épisodes secondaires probables de la guerre de Trente Ans dans laquelle s'impliquèrent les Suédois.