Épreuve d'éducation civique
Les syndicats, acteurs de la
démocratie.
Document
L'actualité sociale vue par un quotidien
«• 35 heures : accord à la SNCF
Le comité central d'entreprise de la SNCF a approuvé,
hier, à l'unanimité des douze représentants CGT et
CFDT présents, le projet d'action sur les 35 heures
présenté par la direction. Les autres syndicats ont
quitté la salle avant le vote. Le projet d'accord sera
proposé à la signature de tous les syndicats aujourd'hui.
• Eurotunnel : fin de la grève
Un accord sur les conditions de travail et l'embauche de six personnes,
signé hier vers 22 heures 30, a mis fin à la grève
commencée lundi sur le site français du tunnel sous la
Manche.
• Giat-Industries : plainte pour discrimination syndicale
La CGT et Force ouvrière de Giat-Industries ont
déposé plainte, jeudi à Tarbes, contre le P.D.G.
de leur entreprise pour « discrimination syndicale ». Les
syndicats avancent l'existence d'une note du P-DG qui enjoindrait
chaque site de GIAT d'établir une liste de salariés,
visés par des suppressions d'emplois, en fonction de leur
appartenance syndicale.»
Ouest-France, 4juin 1999.
Document 2
Extraits de la Constitution de 1958 et de 1946
Préambule de la Constitution de 1958
« Le Peuple français proclame solennellement son
attachement aux droits de l'homme et aux principes de la
souveraineté nationale tels qu'ils ont été
définis par la Déclaration de 1789, confirmée et
complétée par le préambule de la Constitution de
1946.»
Préambule de la Constitution de 1946
« […] Chacun a le devoir de travailler et le droit d'obtenir un
emploi. Nul ne peut être lésé, dans son travail ou
son emploi, en raison de ses origines, de ses opinions ou de ses
croyances.
Tout homme peut défendre ses droits et ses intérêts
par l'action syndicale et adhérer au syndicat de son choix.
Le droit de grève s'exerce dans le cadre des lois qui le
réglementent. Tout travailleur participe, par
l'intermédiaire de ses délégués, à
la détermination collective des conditions de travail ainsi
qu'à la gestion des entreprises.»
Questions
documents 1 et 2
1.Quels syndicats ont signé l'accord à la SNCF ? Qui a
présenté ce projet d'accord ? Quel extrait du texte de
1946 est illustré par cette situation?
2.D'après ces trois informations du journal Ouest-France, quels
sont les moyens d'action des syndicats ?
3.Sur quels extraits du texte de 1946 les syndicats de Giat-lndustries
peuvent-ils s'appuyer pour justifier leur action ?
document 2
4.Définissez le document de 1946 et de 1958 d'où sont
tirés ces extraits.
5.Quel type d'action reconnaît le texte de 1946 ? Quels sont ces
buts ?
Comment, d'après le texte de 1946, cette action peut-elle
s'exercer?
6.À l'aide des documents et de vos connaissances, rédigez
un paragraphe d'une quinzaine de lignes dans lequel vous montrerez que
les syndicats sont des acteurs de la démocratie
française, en indiquant leurs droits, leurs moyens d'action et
en fournissant quelques exemples.
CORRIGÉ
1. La CGT (Confédération générale du
travail) et la CFDT (Confédération française
démocratique du travail) ont signé l'accord à la
SNCF. Ce projet d'accord a été présenté par
la direction au comité d'entreprise.
Cette situation illustre ce que prescrit la Constitution en
prévoyant que « tout travailleur participe, par
l'intermédiaire de ses délégués, à
la détermination collective des conditions de travail ».
2. Les trois informations du journal Ouest-France montrent que l'action
syndicale peut s'exercer par la négociation (SNCF), par la
grève (Eurotunnel), par l'action en justice (Giat-Industries).
3. Les deux syndicats de Giat-Industries peuvent s'appuyer sur la
Constitution qui prévoit que « Nul ne peut être
lésé, dans son travail ou son emploi, en raison de ses
origines, de ses opinions ou de ses croyances » et que «
Tout homme peut défendre ses droits et ses intérêts
par l'action syndicale et adhérer au syndicat de son choix
».
4. Ces extraits proviennent de la Constitution de 1946 qui fonde la
IVe République et de la Constitution de 1958 qui fonde, la Ve
République. Une Constitution définit le régime
politique d'un État.
5. Le texte de 1946, qui est un extrait du préambule de la
Constitution de 1946 repris par celle de 1958, définit l'action
syndicale. Un syndicat est une association professionnelle qui a pour
but de défendre les droits et les intérêts des
travailleurs.
Le texte de 1946 reconnaît à l'action syndicale le droit
de grève.
6. Les syndicats, acteurs de la démocratie.
Organismes de défense des ouvriers au XIXe siècle, les
syndicats sont autorisés par la IIIe République en 1884.
Suspendue par Vichy, la liberté syndicale est affirmée
dans préambule de la Constitution de 1946, repris en 1958 pour
la Ve République. Chacun peut adhérer au syndicat de son
choix. Ces organisations défendent les droits et les
intérêts des salariés, des travailleurs
indépendants ou des patrons.
Les moyens d'action des syndicats sont réglementés par la
loi. Les délégués syndicaux siègent dans
les comités d'entreprise, dialoguent et négocient avec
les employeurs sur les conditions et la durée du travail, les
rémunérations, les congés... Les droits de
grève et de manifestation sont aussi utilisés.
L'action syndicale a été particulièrement forte en
1936. Les grèves, avec occupation des usines, ont incité
syndicats et patronat à négocier les Accords de Matignon.
En 1968, la mobilisation syndicale a aussi abouti à une forte
augmentation des salaires les plus faibles. En 1999 et 2000, de fortes
pressions syndicales s'exercent dans les entreprises ou envers
l'État pour l'obtention des 35 heures hebdomadaires de travail
et de nouvelles embauches. Pourtant, le taux de syndicalisation des
salariés en France est un des plus bas d'Europe.