JÉSUS CHRIST
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On
suppose que Jésus est né dans une famille de Nazareth,
peu avant la mort d'Hérode le Grand, roi des Juifs reconnu par
le pouvoir romain; vers l'âge de trente ans, il a commencé
en Galilée et en Judée une prédication qui a
duré tout au plus trois ans et s'est terminée par sa
condamnation à mort et sa crucifixion, autour de l'an 30, sous
Ponce Pilate, gouverneur romain de la Palestine. La décision de
tuer Jésus aurait été prise après le
scandale qu'il provoqua dans le Temple, peu avant la Pâque de
l'année 30 (Marc 11,15-19).
Le personnage historique
Outre les Évangiles, qui restent la principale source
d'informations sur le personnage historique de Jésus, et des
sources juives, souvent polémiques et tardives, qui ont sans
doute fait l'objet d'une relecture chrétienne, il existe des
textes païens: dans ses Annales, Tacite parle des chrétiens
accusés par Néron d'avoir allumé l'incendie de
Rome, en 64, et l'écrivain Pline le Jeune, envoyé en
mission en Bithynie (dans le nord-ouest de l'actuelle Turquie) par
l'empereur Trajan, se montre perplexe à l'égard des
chrétiens «qui chantent des hymnes au Christ comme
à un dieu» et qui refusent de participer au culte de
l'empereur imposé par Rome.
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Pline le Jeune, gouverneur de
Bithynie vers 112
écrira la lettre suivante à l'empereur Trajan, pour
évoquer ses problèmes face aux premières
communautés chrétiennes.
"Voici la règle que j'ai suivie envers ceux qui
m'étaient déférés comme chrétiens.
Je leur ai demandé s'ils étaient chrétiens. Ceux
qui répondaient positivement, je les ai interrogés une
deuxième puis une troisième fois, tout en les
menaçant du supplice ; ceux qui ont persistés dans leur
réponse, je les ai fait exécuter..."
"Face au supplice, des chrétiens se sont
rétractés et ont confessé aux autorités que
"toute leur faute ou toute leur erreur s'était bornée
à avoir l'habitude de se réunir à jour fixe avant
le lever du soleil, de chanter entre eux alternativement un hymne
à Christ comme à un dieu, de s'engager par serment, non
pas à perpétrer quelque crime, mais à ne commettre
ni vol, ni brigandage, ni adultère, à ne pas manquer
à la parole donnée, à ne pas nier un
dépôt réclamé en justice. Ces rites
accomplis, ils avaient coutume de se séparer et de se
réunir encore pour prendre leur nourriture qui, quoi qu'on dise,
est ordinaire et innocente. Même cette pratique, ils y avaient
renoncé après mon édit par lequel j'avais, selon
tes instructions, interdit les hétairies ... Je n'ai
trouvé qu'une superstition déraisonnable et sans mesure.
Aussi ai-je suspendu l'information, pour recourir à ton avis.
L'affaire m'a paru mériter que je prenne ton avis, surtout
à cause du nombre des accusés ; il y a une foule de
personnes de tout âge, de toute condition, des deux sexes aussi,
qui sont ou seront mises en péril. Ce n'est pas seulement
à travers les villes, mais aussi à travers les villages
et les campagnes que s'est répandue la contagion de cette
superstition ; je crois pourtant qu'il est possible de l'enrayer et de
la guérir..."