G3•07 Les mutations de l'économie française |
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Les principales mutations de l'économie française
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En valeur, la France est la seconde puissance agricole au monde
(après les États-Unis)
En l'espace de 50 ans un agriculteur français produit pour
nourrir 10 fois plus de personnes (environ 50)
C'est un cliché, … pourtant :
La France produit 65 millionns de tonnes de céréales
dont plus de la moitié sont exportées (blé = 40
millions de t, maïs = 14 millions de t, orge = 11 millions de
t). Le Bassin parisien est la plus riche des régions agricoles
de
l'U.E.
La France produit 55 millions d'hectolitre de vin, un peu moins que
l'Italie, mais elle offre des crus de qualité, le vignoble de
Champagne est le premier, il est suivi par le Cognac, les Bordeaux et
le
Bourgogne. Le Languedoc est le plus vaste vignoble au monde.
L'élevage est important avec 20 millions de bovins
(4ème rang mondial pour la viande de bœuf, 3ème pour le
lait : 25 milllions de litres, 2ème pour le fromage : 340
appellations d'origine), 10 millions d'ovins (moutons), 15
millions de porcins et de nombreux élevages avicoles
(volailles) situés surtout dans l'Ouest.
La France est aussi le premier producteur mondial de sucre (la
betterave à sucre est cultivée au Nord du Bassin
parisien)
et le deuxième exportateur de colza (cultivé dans l'Est).
L'agriculture a été profondément
modifiée par la mécanisation, la sélection des
espèces (végétales et animales) et par une
nouvelle
gestion des sols (remembrement), des exploitations (disparition du
métayage) au profit du fermage ou du faire-valoir direct et des
productions qui sont mises en valeur par l'industrie agroalimentaire.
Ces transformations ont réduit les besoins de main d'œuvre
(1/3 de la population en 1945, 4% actuellement) et le nombre des
exploitations tout en augmentant la production. Des régions se
sont spécialisées même si la polyculture subsiste.
Par contre, dans les régions difficiles (pentes, aridité,
froid) , les cultures cédent la place aux friches.
L'individualisme de la paysannerie française s'est
estompé, les exploitants se regroupent en GAEC, adhérent
à des coopératives agricoles et s'inscrivent (et
parfois contestent bruyamment) dans la PAC qui leur garantit un minimum
de revenus en les protègeant de la concurrence
étrangère.
2/3 des produits sont transformés par l'industrie
agroalimentaire qui stimule la production et encourage les rendements
élevés.
L'utilisation massive de pesticides (fongicides, insecticides,
herbicides, bactéricides) pollue l'environnement
(rivières), l'élevage industriel peut présenter
des
risques pour le consommateur (viande aux hormones), l'irrigation
menacer des réserves d'eau, ces menaces et les surproductions
agricoles épisodiqes remettent en cause le productivisme
(recherche de la seule productivité).
Certains agriculteurs pratiquent une agriculture
«raisonnée» qui limite l'emploi des traitements
chimiques en revenant à la jachère et à
l'alimentation naturelle du bétail. Une partie des consommateurs
sont devenus conscients des dangers pour l'environnement ou la
santé, un label «produit bio» ou «AOC»
(Appellation d'Origine Contrôlée) et un
étiquetage précis des produits rétablissent la
confiance et garantissent la qualité.
Jusqu'au milieu du XXème siècle, le charbon
français, soutenu par l'État assurait une grande partie
des besoins énergétiques, mais devenu de plus en plus
coûteux à extraire il a été remplacé
par le pétrole. Le choc pétrolier va remettre en cause ce
choix, la politique énergétique va chercher à
devenir moins dépendante des importations de pétrole
(réduction de la consommation et diversification des
fournisseurs). Pour atteindre ce but, un programme d'économie
est
mis en place (augmentatation des taxes, réduction des
déperditions) et le nucléaire civil va être
développé. 17 grosses centrales nucléaires
fournissent 470 milliards de Kw/h soit 72% de
l'électricité (premier producteur
d'électricité par habitant) et permettent d'exporter vers
les voisins (Allemagne, Royaume-Uni, Italie, Belgique et Espagne).
Depuis 1950, la consommation de gaz est passée de 0,5%
à 13%, celle d'électricité de 6% à 38%, le
taux d'indépendance énergétique de 22% à
plus de 50%.
La france est la 4ème puissance industrielle mondiale,
pourtant, chaque année 100000 à 150000 emplois
disparaissent.
La région parisienne et la région lyonnaise sont historiquement les deux premières régions industrielles de la France, c'est leur fonction de capitale, leur situation dans une zone de passage (confluence) et leur concentration de population (main d'œuvre et marché) qui explique le développement d'industrie de biens de consommation (textile, mécanique,…). Ces régions ont pu conserver une industrie, même si la transformation ne s'est pas faite sans heurts (canuts).
A la fin du XVIIIème siècle les régions de montagne moyenne avaient déjà connu un industrialisation attirée par la présence de combustible (bois) et de la force hydraulique (rivières et dénivellations). Ces industries se sont trouvées compromises par l'utilisation du charbon. L'industrialisation du Nord-Pas-de-Calais et de la Lorraine date du XIXème siècle, attirée par la présence de charbon et de fer, la sidérugie a connu une forte croissance et attiré d'autres industries. La fin de l'exploitation du charbon dans le Nord (1990) ou celle du fer en Lorraine (1993) a imposé de douloureuses reconversions.
Les industries qui datent de la Révolution industrielle sont
les plus concernées par les restructuration et les
reconversions.
Dans la sidérurgie ou dans le textile, 2/3 des emplois ont
disparu depuis le choc pétrolier, la production d'acier a
diminué d'1/3, celle du textile de moitié face à
la concurrence étrangère (surtout asiatique). La
concentration des goupes industriels a donné naissance à
Usinor-Sacilor, privatisé en 1995.
Les secteurs plus récents qui datent de l'Après guerre
(2ème révolution industrielle) sont en pleine mutation.
Même si 60% des 3 millions de véhicules produits par PSA
(Peugeot-Ctroën) et Renault sont exportés, ils doivent
faire
face à une concurrence étrangère forte qui
représente 40% des ventes en France. Rhône-Poulenc, le
pricipal groupe chimique français, bien que dynamique et
innovant
doit restructurer ses activités, Michelin a
«comprimé» son personnel.
L'industrie récente s'est tourné vers des secteurs
performants comme l'aéronautique, Airbus et Ariane sont des
succès de l'Aérospatiale, entreprise
franco-européenne que doit rejoindre le groupe
d'Dassault-Aviation (Mirage 2000). La France exporte sa technologie
nucléaire, ses machines (TGV) et son électronique avec
des
sociétés comme Alcatel-Alsthom. Par contre dans les
domaines de l'électronique et de l'informatique grand publique,
elle est importatrice.
Les industries lourdes qui importent leurs matières
premières se sont déplacées sur les littoraux,
c'est le cas de la sidérurgie et de la pétrochime que
l'on
trouve à Dunkerque et à Fos-sur-Mer.
La décentralisation industrielle qui favorise l'implantation
d'industrie en dehors de la région parisienne et en fait une
déconcentration, les industries gardant leur siège en
Île de France, les unités de productions sont
éloignées vers l'Ouest et le Nord.
Les industries de pointe sont attirées par le midi qui offre
à la main d'œuvre (qualifiée) un cadre de vie suceptible
de l'attirer (exemple Sophia-Antipolis près de Cannes). De
nombreux technopôles se sont installés dans les villes les
mieux desservies, les possibilités de transport jouent un
rôle déterminant dans les choix d'implantations
industrielles.
La diagonale Le Havre - Marseille qui séparait une France
industrielle du Nord et de l'Est et une France rurale de l'Ouest et du
Sud, n'est plus une évidence.
La société française est post-industrielle,
c'est le secteur tertiaire qui génère le plus
d'activités et qui crée des emplois. Cette progression
est
dûe à la croissance démographique (enseignement,
services de santé), à l'allongement de la vie et surtout
à l'élévation du niveau de vie qui a
contribué au développement des commerces, banques,
assurance, et surtout des activités liées aux loisirs
(sport, bricolage, tourisme,…)
Alors que les sièges sociaux des entreprises, fournisseur
d'emplois, se localisent dans les grandes villes, les services
courants (école, magasin, médecins, …) se dispersent sur
tout le territoire ainsi que 26000 guichets bancaires.
Si on peut considérer que Paris en tant que capitale est le
centre tertiaire le plus complet, l'attractivité des villes
dépend en grande partie des activités tertiaires
spécifiques et complémentaires qu'elles offrent :
universités, salles de spectacles, installations sportives,
zones
commerciales, centres d'affaire, espaces de loisirs. De plus en plus
les activités tertiaires liées à la consommation
de masse s'implantent à la périphérie des villes :
grandes surfaces, restauration rapide, grandes salles de spectacle et
stades.
La France est la première destination touristique au monde
(74 millions de visiteurs en 2001)
Le développement du tourisme, qui constitue la
première source de revenus du pays et représente plus de
7% du PIB, est lié à l'accroissement du temps libre
(congés payés, réduction de la semaine de travail,
abaissement de l'âge de la retraite) à
l'élèvation du niveau de vie et aux facilités de
transport.
Le tourisme de masse est favorisé par la position centrale de
la France en Europe, la grande variété des paysages, et
le
patrimoine culturel de qualité (monuments, spectacles et
festival, gastronomie).
Après Paris qui reste la principale destination pour les
étrangers, ce sont les littoraux qui attirent les visiteurs :
Bretagne et Provence-Alpes-Côte d'Azur, la saison dure de juin
à septembre pour le tourisme d'été, l'«or
blanc» attire de plus en plus de vacanciers d'hiver, les Alpes
sont particulièrement appréciées.
Le réseau français de transport en forme
d'étoile reflète la volonté de centralisation qui
a
été longtemps caractéristique de la France. Le
développment d'axes transversaux n'est pas encore achevé
et la région Parisienne est toujours un point de passage pour
relier une bonne partie des régions, les trois axes majeurs
étant:
-Paris-Lyon-Marseille
- Paris-le Havre
- Paris-Lille
L'Est et le Sud ont fait l'objet d'équipements récents,
l'Ouest et le centre sont sous équipés.
La route est le principal mode de transport, elle assure 90% du
transports de passagers et 70% de celui des marchandises, la
sécurité est devenue une préocupation importante.
Le transport aérien augmente, il a été
multiplié par 25 depuis les années 70 de nouvelles
conduites (gazoduc, oléoduc) sont mises en place.
Le rail est en recul malgré une premiere place en Europe pour
le transport de passagers et le TGV, la SNCF est déficitaire, le
trafic de marchandises est concurrencé par le camion et le
rail-route n'a pas été développé. Les voies
navigables qui étaient une fierté au siècle
dernier
n'ont pas été réaménagées, pourtant
c'est le moyen de transport le plus économique (pas le plus
rapide).