Seconde Guerre Mondiale


  1. Mobilisation
    1. Défense
      1. Police du cantonnement
      2. Défense active
      3. Défense passive
      4. Consigne en cas d'incendie
      5. Souvenir de Guerre 1939  COURROUY Jules
    2. Évacuation
    3. Occupation
      1. Ordre de la Standortkommandantur de Damvillers

Mobilisation

Télégramme de mobilisation


Défense

Plan de défense de Brandeville
Plan de défense
Défense assurée par le 422° Régiment de pionniers 3°bataillon
Défense du cantonnement Référence 139/3-3
On notera que la défense était assurée par 6 fusils mitrailleurs dont un placé en retrait et en couverture, au pied de la côte, juste au-dessus de la mairie.
Cette arme pouvait couvrir tout le village.
Tous les accès étaient barrés à l'exception de la route vers Jametz et du chemin de la Chalade.


Police du cantonnement

A) Poste de police : composé d'un sergent , un caporal, 8 hommes et un clairon.
Mission du poste :
A) assurer les rondes dans la journée pour veiller à la discipline du cantonnement (tenue, circulation sur les bas côtés des routes)
B) Assurer une patrouille à 20 heures (fermeture des cafés, extinction des lumières.
C) Garder les personnes suspectes au poste, en avertir le Commandant d'Armes.
Les sonneries sont interdites sauf :
Alerte aux avions
Serie de coups long "ALERTE"
Série de coups brefs "FIN D'ALERTE"
Alerte aux gaz
Serie de trois coups long "ALERTE"
Série de trois coups brefs "FIN D'ALERTE"
Le tir de la D.C.A. est obligatoirement un signal d'alerte.
B) Piquet d'incendie : composé de 16 hommes fournis par la 447° Cie de Train Hyppomobile. 2 pompes à incendie à la mairie.

Défense active

(voir plan)
A) Défense anti-aérienne  : Assurée au-dessus de 1000 m d'altitude par la 142° Batterie du 402ème D.A.T.
Entre 600 et 1000 m, idem.
Entre 400 et 600 m, par le 3e Bataillon du 422e R.P. et la 142e Batterie.
6 F.M. :
2 F.M. Secteur Petite Ville et au-dessus du cantonnement, au pied de la côte (couverture).
2 F.M. Sortie N.E. du cantonnement, à 200 m sur la route de Damvillers.
2 F.M. Sortie Nord du cantonnement, sur les routes de Dun et Jametz.
Ne pas tirer sous un angle inférieur à 20°.
3 sections en état d'alerte afin d'appuyer par leur feu les tirs de F.M. Ne pas tirer sous un angle inférieur à 45°.
En cas d'atterrissage ou de chute d'un avion ennemi, placer un garde armé près de l'appareil, empêcher l'approche de l'avion et l'enlèvement de toute pièce, faire prévenir immédiatement le Commandant d'Armes.
B) Défense contre les parachutistes : Les 3 sections sont aussi chargées de la défense contre les parachutistes.
C) Garde des issues : Les sections déjà prévenues ont organisé des barrages mobiles sur les routes d'accès au cantonement (3 barrages comportant chacun 1 caporal et 4 hommes).
1 homme fait arrêter les voitures et s'assure de la qualité des occupants.

Défense passive

Tout l'effectif ne participant pas à la défense active, doit, en cas d'alerte, se réfugier :
a) -dans les caves-abris reconnues
b) -dans les tranchées-abris organisées à cet effet

422 pionniers 3Bon le Commandant
Destinataires : I.D.55° D.I , Monsieur le Maire de Brandeville.

Consignes en cas d'incendie

I° Prévenir immédiatement :
- 1° Le maire de Brandeville.
- 2° Mr Fallet, lieutenant commandant la section de sapeurs pompiers de Brandeville.
- 3° Le bureau du bataillon.
- 4° Le sergent Bourlois de la 7° compagnie.
- 5° Le sergent Gervaise de la 8° compagnie.
Ces deux sous-officiers ont reconnu l'emplacement du matériel incendie.

2°  La compagnie de jour envoie immédiatement devant le grand lavoir près de la Mairie :
- 1° Le sergent qui a reconnu l'emplacement du matériel d'incendie.
- 2° Deux caporaux et 16 hommes qui se mettent à la disposition de Mr Fallet, lieutenant des sapeurs pompiers, pour la manœuvre du matériel d'incendie.
- 3° S'il y a lieu, et suivant l'importance du sinistre, téléphoner à la mairie de Damvillers, pour demander le secours de la moto-pompe.
- 4° Emplacement du matériel d'incendie :
2 pompes à bras devant le grand lavoir devant la Mairie, une échelle à coulisse de 12 mètres dans le magasin situé derrière la mairie et y attenant (à droite dans la ruelle conduisant au cimetière, les clefs du magasin à pompes et de celui où se trouve l'échelle sont au poste de guet, face au bureau du Bataillon.
Brandeville le 9 septembre 1939
Le Capitaine commandant le 2° Bataillon.

Trace d'un abri en tôle construit par l'armée française pour héberger les soldats pendant la seconde guerre mondiale (restitution en transparence). Des lits superposés se trouvaient de chaque côté. Ces constructions se trouvaient à l'entrée du bois, le long de la route qui va de Brandeville à Murvaux. L'armée française comptait arrêter l'avance allemande juste après la frontière. En 1940, la progression allemande ayant été très rapide, des centaines d'obus sont restés dans le fossé le long de la route, les troupes n'ayant pas eu le temps de les reprendre en se repliant rapidement.



Photo août 2006
Abri en tôle


Brandeville et la ligne Maginot

Sur le territoire de la comune on trouve deux casemates de la ligne André Maginot. Elles sont situées sur la route de Murvaux. La première, à l'ouest, dans le bois, est peu visible de la route. L'autre, à l'est, est bien visible, à 30 m de la route, dans un pré situé en dessous de Poirier Pichette. Ces fortification font partie de la "deuxième position" mise en place par la Commission d'Étude des Zones Fortifiées (d'où leur nom de C.E.Z.F.) à partir de septenbre ou octobre 1939. Ce sont des modèles doubles, imposants (il existait des modèles simples, plus petits). Beaucoup de ces casemates n'ont jamais été terminées, voire construites, la guerre et la défaite ayant interrompu les travaux. Il n'y a donc pas eu de combats impliquant ces fortifications.

Casemate Est
Façade ouest
Il manque sur le toit la cloche d'observation GFM (Guet, Fusil Mitrailleur).

Casemate Est
Façade est
A gauche des embrasures de tir, une prise d'air qui était recouverte d'un blindage et permettait la mise en surpression atmosphérique de l'intérieur (pour éviter l'engazement).

Casemate du bois
Façade est
Double enbrasure de tir :
A gauche, pour fusil mitrailleur 24/29.
A droite, pour jumelage de mitrailleuses REIBEL, ou pour canon petit calibre 20 ou 37 mm.

Casemate du bois
Façade est
Entrée d'aménagement qui était destinée à être murée après aménagement et installation des systèmes d'armes à l'intérieur.

Casemate du bois
Façade ouest
Remarquer en dessous des embrasures de tir, les orifices des goulottes à grenades pour empêcher les fantassins ennemis de venir au contact..


Plan de la casemate
1• Embrasures de tir pour jumelage de mitrailleuses Reibel ou canons légers.

2• Embrasures de tir pour fusils mitrailleurs.

3• Emplacement pour une cloche d'observation GFM qui n'a jamais été posée sur les casemates de Brandeville.

4• Entrée d'aménagement matériel (condamnée après aménagement intérieur, mais pouvant être réutilisée).

5• Embrasures de tir pour fusisl mitrailleurs de couverture de l'entrée normale.

6• Entrée normale équipée d'une porte blindée retirée aprés les années 70.


Pour en savoir plus : DOSSIER CASEMATE CEZF


A gauche, chambre de tir
Au fond (jour), accès au puits de cloche d'observation GFM

Vue de l'étage de combat avec trappe d'accès à l'étage inférieur technique


Chicane de l'entrée normale

Embrasure de tir
pour jumelage mitrailleuses ou canon léger


Bas du puits de cloche

Trappe d'accès à l'étage technique
dans lequel était placé groupe électrogène, aérateur et filtres, réservoir carburant et réserve d'eau potable

Photos Pierre BUCHER


Souvenir de Guerre 1939  COURROUY Jules

Le récit que je vous présente ici, est tiré d'un petit carnet rempli par mon grand-père Jules COURROUY lors de la guerre 1939-1945. Ce carnet a été retrouvé dans un tiroir de sa maison en l'an 2000, carnet oublié, et dont moi-même n'avais jamais entendu parler jusque-là.

« Du 29 au 5 avril, quelques alertes avion, secteur assez calme.
Au 8 avril, le mauvais temps se fait toujours sentir : pluie, neige, vent.
Le 9 au soir, grande alerte et suspension des "perms" (permissions en argot militaire ; note du webmestre).
Du 6 au 19, grande activité d'aviation et attaque de la Norvège.
Le 11, affecté à la 2e pièce.
Le 20, rentré au mess des sous-officiers comme cuistot, rentrée marquée par Alban.
21, grande fête à la batterie, surtout bien marquée par Jules.
24, anniversaire d'Alban bien marqué et gril.
Le printemps a fait son apparition du 18 au 24.
24 au 30 avril, secteur calme.
1er mai, départ pour 15 jours de manœuvre. Repris les guides de la voiture mitrailleuse. Quitté nos positiosn pour se rendre à Jametz.
Le 2, pris la route de Brandeville pour faire le ravitaillement tous les jours.
Le 4, cantonné à Bréhéville où nous avons été très bien reçus par les civils.
Le 5, revenu à Jametz.
Le 7, revenu à Bréhéville.
Le 8, toujours bien reçu.
Le 9, bien mangé une bonne portion d'asperges.
Le 10 au matin, alerte à 4 h. Les boches envahissent Belgique, Luxembourg et Hollande. Départ immédiat pour les positions. Arrivé aux positions à 3 h le tantôt sans avoir mangé de la journée.
Nuit assez calme le 11. Grande activité d'aviation avec bombardement.
 
Le 11 au matin, m'étant évacué pour aller porter le café au mitrailleur Dubourg Couzinut, à mon retour un avion lâche une bombe qui tombe à 200 mètres de moi où j'ai cru être mort. Le métier commençait à rentrer.
Le 11 au tantôt, ouvert le feuà 3h, pendant une heure.
Le 12, tirs assez souvent.
Le 12 au tantôt, allé à la gare de Monmédy en auto. Monmédy à été bombardé assez durement. La route était comble de gens en évacuation. Ca clouait le coeur.
La nuit du 12 au 13, tir en partie toute la nuit où j'ai été appelé à approcher les obus et le matin au jour on me commande d'aller faire le café pour tous les hommes, hommes, officiers et sous-officiers. Une seule cuisine.
Du 13 au 21, tirs tous les jours et nuits.
Le 15 au soir, nous recevons l'ordre de se tenir prêts à quitter nos positions car les boches ayant percé une colonne blindée à Sedan sur Stenay où nous étions tous prêts à partir.
Du 13 au 18, l'aviation en grande activité. Bombardement par ci par là.
Du 18 au 21, aviation calme. Première riposte boche par artillerie le 15 assez loin, et tous les répétés.
La nuit du 20 au 21, grande riposte d'artillerie à 300 mètres devant et à côté de nous. Où nous avons commencé à redresser nos oreilles, la riposte a duré toute la nuit, et moi toujours cuistot à faire bouillir mes marmites au feu, sans fumée.
22 mai 1940, reçu le Baptême du feu sur notre batterie à 3h30 de l'après-midi. Où le 2e obus est tombé à 10 mètres de notre cagna cuisine, où nous avons redressé oreilles, surtout Martin. »
http://membres.lycos.fr/landalle/carnet/carnet3.htm


Bombardement






Maison de Homer MAHIN, Grand'rue (anciennement rue d'Argonne) bombardée le 10 mai 1940, c'est la seule maison détruite suite à un bombardement aérien (voir les souvenirs de guerre de Serge THOMAS).

Autres victimes de l'aviation allemande, ce jour, 5 vaches tuées dans le parc de Paulin ANDREUX, à proximité du cimetière militaire.
maison bombardée


Évacuation



OccupationStempel

Ordre de la Standortkommandantur de Damvillers

Der 16 August 1941

Les hommes mobilisés au moment de l'armistice, actuellement démobilisés, libérés par l'autorité allemande, mis en congé provisoire, ou revenus sans papiers réguliers doivent être signalés sur l'état modèle ci-dessous directement à la Kommandantur de Dun.
Nom
Prénom
Profession
Date et lieu
 de naissance
Nationalité
Grade dans
l'armée
Dernier régiment
 ou corps
Date et lieu
 de libération








Cet état sera adressé directement à Dun pour le 20 Août au plus tard. Vous serez appelé à fournir des explications pour tous renseignements faux ou inéxacts.
Les Maires sont priés de fournir pour le 20, au plus tard à la Kommandantur de Damvillers, les renseignements suivants concernant les logements et cantonnements possibles dans leur commune.
Combien d'officiers : 5
Sous-officiers : 10
Hommes : 100
Chevaux : 35
Voitures attelées : 20
Camions et voitures : -