L'entre-deux guerres
20 juin 1919 le trafic reprend sur la ligne de chemin de fer qui relie
Montmédy à Verdun. Cette ligne à voie d'un
mètre est appelée le petit Varinot, elle a
été mise en service en 1914 (par les Allemands).
Les nombreux cordonniers de Brandeville et des villages voisins
travaillent pour trois gros fabricants de chaussures.
1920 la famille Bal installe une laiterie à Brandeville
1920 (9 septembre) le conseil décide de la construction du
monument aux morts, une souscrition est lancée malgré
lavis défavorable de l'Abbé Vauitier qui pense que des
messes sont plus utiles aux morts que la construction d'un monument.
1921 (16 juillet) mise en place des bons de
pain à prix réduit
1921 (5 juillet) Renseignements sur la commune
Propriétés bâties
avant la guerre 215
Immeubles entièrement détruits 162
Immeubles réparables 53
(remarque Brandeville ne se trouve pas sur le front)
Habitants avant la guerre 564
Habitants rentrés 386
Habitants encore attendus 178
1921 Bénéficiaires des cartes d'alimentations:
Catégorie E (moins de 4 ans) : 4
Catégorie J (de 4 à 13 ans) : 42
Catégorie A (de 13 à 70 ans) : 186
Catégorie V (plus de 70 ans) : 32
TOTAL : 264
1923 (4 novembre) Décès de Louis-Célestin PHILIPPE
ancien maire de Brandeville qui en 1884 avait participé au
mémorable banquet des Maires à Paris. Chevalier du
Mérite Agricole. Il avait eu à subir les brimades
allemandes pendant l'occupation de la Première Guerre Mondiale.
Renoçant à ses fonctions de 1er magistrat en 1919.
À partir de cette date, il reste Président de la
délégation cantonale pour les écoles publiques.31
1924 Damanet prévient les cultivateurs qu'il ouvrira une usine
d'équarrissage et d'engrais organiques à Brandeville,
qu'il dépouille déjà les animaux et aide à
leur enfouissement (les télégrammes seront
remboursés!).
1925 (4 octobre) Inauguration du monument aux morts
de la guerre "Dans
un sobre granit, une victoire bronzée tient, de ses bras
levés, la palme qui domine et magnifie les noms des 23 enfants
de Brandeville morts pour la patrie", monument est l'œuvre de M. Petit
sculpteur à Dun sur Meuse. L'inauguration débutà
à trois
heures de l'après midi par la Marseillaise jouée par la
fanfare de
Montmédy: " La Montmédienne". Les discours vinrent
ensuite avec celui
d'Alphonse Didier, président des anciens combattants, qui
énonça
l'appel des militaires et des civils, puis Céline Mahin
déclama l'hymne aux morts de Victor Hugo" ensuite le maire
Victor Forgeaux et pour finir le conseiller général
(docteur
Maillard). Dans
les rues, de gracieuses
jeunes filles distribuent des photographies du monument et les petites
fleurs du souvenir. Elles quêtent alertes et
irrésistibles…", ce sont Berthe Fallet, Noëlle Gaussot,
Yvonne Génin,
Raymonde Grandjean, Eva Mahin et Marguerite Robin. Les fils du maire M.
Valentin Hucbourg sont
morts au combat. Sont morts au Champ d'Honneur : Andrieux Albert,
Andrieux Léon, Bourdin Albert, Braibant Justin, Catan
Léon, Charliquart Arsène, Collin Fernand, Fétus
Auguste, Hucbourg Clément, Hucbourg Félix, Hucbourg
Léon, Hucbourg Lucien, Hucbourg Paulin, Hucbourg Vital, Hurel
Émile, Lehureux Alfred, Mercier Numa, Rouyer Léon,
Siméon Justin, Siméon Ferdinand, Marga Justin. Sont morts
pour la France (victimes civiles) : Brochet Pierre et Cuny Jules20.
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Le conseil a voté la
somme initiale de 4.000F,
l' aide de l'État se monte à 680F
la souscription rapporte 4.090 F,
le conseil a voté un supplément de 5.270 F,
le monument aura donc coûté 14.040 F,
l'inauguration coutera 3.429,40 F.
Inauguration du Monument
aux Morts
Ci-contre restauration
du monument en 2009.
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1926 (22 novembre) mort du curé Vauthier. Ch. Tocquet
curé de Bréhéville va desservir la paroisse
jusqu'en 1932, l'église lui doit les vitraux.
1927 (2 août) bénédiction des nouvelles cloches de
l'église, M. Victor HUCBOURG est nommé sonneur, il
restera jusqu'en 1941.
1928 (22 mai) Mariage de Cécile Jacques, sœur de l'abbé
Lucien Jacques et de Maurice Fallet cultivateur, l'église n'est
pas encore totalement restaurée.
1928 (Noël) Bénédiction de deux vitraux de chœur et
de deux vitraux des nefs latérales, l'église vient juste
d'être électrifiée.
1929 (17 mai) Le maire V.Hucbourg demande l'arrêt du déminage
qui est trop dangereux pour la population.
1929 (6 août) bénédiction des 2 derniers vitraux
qui viennent d'être remis en place.
1931-1934 Travaux de construction de la voie stratégique dite
"radiale stratégique"(concession de 1922-1923). Cette voie relie
Vouziers à Thionville, parcourant 70 km sur la frontière
franco-belge. L'inauguration aura lieu le 12 avril 1935, ce voie est
reliée au réseau ferroviaire existant et ne comporte pas
de passage à niveau mais des ponts et des passages sous voies,
sur le territoire de Brandeville deux ponts l'enjambaient. Celui de la
Route de Louppy, au lieu dit "le Tournillon" a
cédé la place à dépôt d'ordures dit
"remblais". Cette voie traverse une région sans activité
économique importante et ne sera véritablement
utilisée que pour la construction de la ligne Maginot et la
desserte de ses troupes, déclassée en 1951, elle ne sera
pas remise en service.
1932 (21 novembre) Le corps de M. Fétus, 81 ans, disparu depuis
le 17 novembre est retrouvé par son fils, cultivateur, dans un
trou d'obus, au lieu dit "Dréveau". Le corps «flottant
entre deux eaux, les bras en croix, tenant dans chaque main une touffe
de roseaux. A peu de distance du trou d'obus, le bâton du
vieillard était là, abandonné». (Journal de
Montmédy N°49 du 26/11/1932). Les recherches entreprises par
les habitants sur ordre du maire dès le 18 novembre n'avaient
rien donné. Le corps examiné par un médecinn ne
révélait aucune trace suspecte.
1934 (7 octobre) Restauration du calvaire qui domine le
plateau de Brandeville.
Bénédiction par
l'abbé Chevallier nouveau curé de Milly.
1936 Fin de la ligne de Chemin de fer entre Montmédy et Verdun,
elle sera remplacée par une ligne d'autocars (la fermeture
officielle sera datée du 20 juin 1938 et c'est en 1946 que les
voies seront déposées et les terrains remis aux communes).
1939 quelques prix:
Salaire du tambour afficheur : 6F
Salaire du sonneur de cloches : 100F
Traitement du garde champêtre : 14F
1939 (21 avril) recensement des arbres sur les routes
Bréhéville-Murvaux 21
poiriers, 17 pommiers.
Louppy-Haraumont 47 cerisiers, 83 frênes, 7 peupliers, 2 pommiers
1939 (2 septembre) Le Maire reçoit l'ordre de mobilisation
1939 (septembre) un plan de défense
est mis en place
1939 (octobre) décision de construire des casemates
CEZF sur le territoire de la commune.
1940 (10 mai) Attaque allemande dans les Ardennes belges, des
escadrilles bombardent des convois dans la région : 11 mai
à 8 heure du matin 11 sodats français morts à
Lissey).
1940 (29 mai) évacuation
Ont quitté Brandeville par leurs propres moyens, en voiture
hippomobile 29 personnes (9 attelages) en automobile 13 personnes (7
voitures). Au total 231 personnes ont été
évacuées.
L'occupation allemande
1941 (16 août) Les soldats prisonniers libres sont
recensés par la Kommandantur. Il s'agissait de prisonniers de
guerre affectés à des taches agricoles et au
bûcheronnage pour la scierie Apelle de
Chauvency-le-Château. Un soldat allemand venait tous les
dimanches de Dun-sur-Meuse pour les compter.
1941 (8 décembre) fournitures faites par la commune du 1er mars
au 1er novembre:
Aux pompiers : 1litre de kirsh, 1 litre
de vermouth, 1 de malaga, 1 Soliez, 1 litre de cassis, 3 bourgogne, 3
beaujolais, 21 litres de Bordeaux pour 368 francs.
Pour l'arrivée de l'instituteur (le 1er mai) deux Bordeaux (26F)
Pour les scieurs de bois 2 litres de vin rouge (11F)
Pour les fendeurs de bois 2 litres de vin rouge (11F)
Pour le contrôleur 1 Bordeaux à 20 francs!
Pour l'instituteur une boite d'allumettes gitanes à 2,30F
1940 (4, 5 et 6 novembre) Caron boulanger à Brandevile fournit
21 kg de pain pour les prisonniers (63F)
1941 (28 décembre) Caron boulanger à Brandevile fournit
38 brioches aux enfants pour 171F
Le camp allemand de Bréhéville
(sur la « montagne » au dessus de Brandeville) et une carte postale (lithographie) qui
représente ce village.
La libération
1944 (30 août) Les Alemands réquisitionnent les
agriculteurs et les attelage pour évacuer le camp "de
Bréhéville" avant la destruction complète de
celui-ci par huits soldats qui repartiront en camionette.
1944 (5 septembre) Georges Lacour, engagé FFI, est tué
à l'entrée de Dun sur Meuse dans une fusillade contre les
Allemands. Il laisse une veuve et deux enfants. Le 2 septembre, les
troupes américaines avaient franchi la Meuse à
Dun-sur-Meuse avant de recevoir l'ordre de reculer. Ce sont les FFI
locaux qui se sont partagé la surveillance des mouvements de
troupes ennemies dans la commune. Georges Lacour gardait
l'entrée de la ville du côté de Mouzay, chaque
garde durait deux heures. Il arrive à 16 h 50 avec dix minutes
d'avance sur son tour et se voit confier le fusil par son
prédécesseur. Deux motards allemands arrivent, lesFFI
font feu, les motards descendent, se couvrent derrière les
platanes et ripostent, Georges Lacour tombe, un jeune allemand et
blessé, l'autre s'échappe pour demander des secours. Une
heure plus tard, une automitrailleuse allemande arrive, tire quelques
salves et repart rejoindre les troupes qui stationnaient dans la plaine
de Mouzay. Georges Lacour est retrouvé mort, une balle en plein
cœur. Il était né le 17 juin 1896 à Brandeville,
travaillait à la SNCF de Dun-sur-Meuse et s'était
marié le 9 octobre 1923 à Marie-Louise Bourguignon qui
lui avait donné deux enfants : Yvette et Paul. Il sera
enterré le 8 septembre sous la pluie, le cortège, qui se
rend au cimetière, est conduit par les FFI, fusils
pointés à terre et drapeau en berne. On peut apercevoir
sur le corbillard Citroën de l'Entreprise Choisy à
Milly-devant-Dun les tabourets qui soutenaient le cercueil lors de la
cérémonie. Article
commémoratif est paru dans l'Est-Républicain du
dimanche 6 septembre 2009
Les souvenirs de guerre de Serge THOMAS.